La contravention

Cette semaine, les bonnes nouvelles s’enchaînent. Pour débuter la semaine de bonne humeur, on a pu assister à la nouvelle comédie de TF1. Mardi, on a appris qu’on ne pourra plus prendre le métro avec nos draps sur la tête. Quel soulagement !

La mission parlementaire à l’initiative du chef de la majorité Jean François Copé a rendu sa copie aujourd’hui. On avait vraiment hâte que les plus hautes instances gouvernementales s’occupent de ce fléau qui a envahi les rues de toute la France. Non attendez, depuis mon arrivée en France je n’ai jamais vu une bonne femme complètement voilée. Mais, comme Mr. Copé le répète par tout où il va, ce n’est que de la prévention. Autrement dit, on va boucher le puits avant que l’enfant ne tombe dedans. Sauf que, pour boucher un puits il faut qu’il y en ait un.

Énorme nuance !

Le voile intégral sera désormais banni des services publics mais non des lieux publics. Énorme nuance ! Sauf que la seule femme parmi les trois sur 100 000 à porter la burqa, qui voudra se rendre à la poste devra l’enlever avant de s’y rendre. Juste un petit problème à soulever. Si cette femme, fort probablement jeune, récemment convertie à l’islam et Française, doit se rendre au bureau de poste loin de son domicile, elle ne le fera pas à pied. Les transports sont les endroits de l’ambigüité. Le métro est clairement un service public, une fois que l’on sort de la station on est dans un espace public. Mais qu’en est-il du bus ? Il circule dans la rue, donc, espace public. Pourtant, madame est à l’intérieur donc service public. Très pratique. Combien d’années de droit et d’école de magistrature pour ça ?

Puisqu’on est en train d’anticiper des mouvements de mode qui « polluent » le paysage. Pourquoi ne pas lutter contre d’autres fléaux vestimentaires qui polluent. Voici un petit exemple : les gens qui pensent que leur sac à dos Quechua est un sac de ville. Cette pratique nuisible aux valeurs de la République devrait être restreinte aux bois et aux randonnées. Une commission vestimentaire s’est réunie pendant un mois pour décider une « demi-loi ». Les sacs Quechua seront interdits de l’espace public mais permis dans les espaces boisés. Problème ! Si vous partez en rando mais vous n’habitez pas à côté d’une montagne vous devrez prendre le train. Train=SNCF donc service public ou endroit public ? Qui sait ? Il vaut mieux planquer le sac Quechua. Sinon, vous risquez de payer une contravention.

Jupe, chapeau, gants

Ce qui est légèrement gênant dans tout ça c’est que je risque d’être parmi les premières à payer l’amende. Plus tard, quand je sortirai de chez moi il ne fera pas chaud. Je mettrai des gants qui cacheront mes mains des yeux voulant me pervertir. Je ne porterai pas une jupe. Mes jambes ne seront pas à la portée de mains impures. Je porterai un chapeau qui cachera mes cheveux, emblème de la séduction féminine. Je porterai une grosse écharpe ne laissant transparaître ni mon cou, ni la moitié inférieure de mon visage qui emmènent à la perdition. Les deux trois cheveux qui échapperont à l’emprise du chapeau cacheront mon regard. Ce sera très difficile de m’identifier. Ceci représente un danger à la sécurité publique. D’après les définitions, aujourd’hui, je serai en pleine infraction de la loi.

(27/01/2010)

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