Cela fait un mois que je crains ce rendez-vous. Aujourd’hui, je suis allée chercher à une antenne de la préfecture de Paris, une petite carte qui indique que je réside légalement dans ce pays. C’est un soulagement.
Pas des chutes dans le métro, pas de stress. Juste une heure de trajet, j’étais à l’autre bout de la ville. Pas de tours et des détours dans le quartier, je le connaissais déjà. Juste une nouveauté. Pour décrocher la petite carte qui me donne accès à tous les droits d’un jeune étudiant français, j’ai suivi la même procédure bien embêtante que les années précédentes.
J’ai amassé mes notes depuis la maternelle avec des gribouillages inclus, un certificat de logement, un certificat de revenus mensuels me permettant de vivre dignement dans mon pent-house avec terrasse et une vue sur la tour Eiffel, et depuis cette année deux timbres O.M.I de 15 euros chaque un. Une bagatelle, surtout en fin de mois.
Timbre fiscal
L’usage était que le jour où l’on était convoqué pour recevoir son premier titre de séjour on s’y rendait avec un timbre fiscal Office de Migrations Internationales. C’est la façon de relever des impôts sur les services migratoires rendus. Ce timbre coûte 50 euros. Ce montant couvre les matériaux employés à faire la carte, la procédure, la paperasse et le plaisir de se présenter devant des personnes fort charmantes et prêtes à rendre service.
J’ai fait tellement des procédures dans ma courte vie que ça ne m’a pas choqué d’acheter un timbre dans un tabac de la Rue du Taur à Toulouse, il y a quatre ans. Je croyais que c’était comme un vaccin, on le fait une fois quand on est petit et puis c’est bon. Raté ! Grosse surprise bien sympathique cette année, pour avoir ce morceau de plastique dans sa poche il faut désormais payer 30 euros à chaque fois. Super pour des étudiants réputés pour partir en croisière avec Madoff et ses petits copains.
Économies
Quand je suis arrivée devant l’accueil, j’ai demandé les raisons de ce changement à l’agent. Je les soupçonnais déjà, mais je voulais juste le confirmer. C’est encore une question d’économies. Le bon côté de tout ça, c’est que cette fois, au contraire de l’année dernière, je ne me suis pas retrouvée au beau milieu d’un poulailler. Pendant une heure, j’ai attendu mon petit titre dans une salle bien aménagée, les gens étaient calmes (ou presque) et tout était organisé.
On a eu même droit à un petit ticket comme chez le boucher. Il y a un peu plus de douze mois j’étais dans une pièce surchauffée avec de agents de la préfecture agressifs, pas du tout polis et stressés avec parfois; des fils et des filles à papa venus du monde entier qui ne supportent pas de patienter sans râler. Aujourd’hui, j’étais dans un endroit spécialement conçu pour les étudiants. Je n’ose même pas imaginer à quoi le service migratoire doit ressembler pour les personnes qui ne font plus d’études.
Aujourd’hui, lundi 22 février 2010 j’ai reçu une carte de séjour temporaire qui sera valable jusqu’au 31 octobre 2010. J’ai commencé la procédure le mois d’octobre 2009. Dans sept mois, c’est reparti.
(22/02/2010)