L’exposition « We want Miles » est arrivée à sa fin hier. Une troupe enthousiaste d’amis s’est retrouvée devant le métro Porte de Pantin, hier soir à 20h. On se faisait une joie d’aller voir l’expo qui avait lieu à la Cité de la Musique depuis le 17 octobre 2009.
Suivant le rituel, nous nous sommes racontés nos galères récentes tout en marchant en direction de l’exposition. On rentre dans la Cité de la Musique. Il y a deux heures d’attente. On hésite, consultation démocratique, on reste, on part. Moi j’ai envie de voir Miles mais la fatigue d’une semaine et d’un weekend bien agités prennent le dessus. On décide quand même d’aller noyer nos peines dans un bar du 11ème arrondissement. Pourquoi avons-nous décidé d’y aller le dernier jour à la dernière minute ? Sommes-nous des pratiquants assidus de la procrastination ?
Question d’organisation
Non, on habite à Paris. Il a fallu trois mois pour que les quatre, on se mette d’accord sur le jour où on est disponible. On voulait tous y aller. Mais, entre les cours, nos activités de survie financière, les stages, le macramé et les fêtes de Noël on a jugé que le dernier jour d’une exposition à succès était le bon jour. On n’avait pas le choix. Évidemment on a fait demi tour. On a quand même découvert un super petit bar et on a passé une bonne soirée ensemble mais le but était de voir l’exposition d’un musicien que nous aimons. Cette expérience m’a rappelé l’exposition phare de l’année dernière, Picasso et ses maîtres. J’ai eu la chance de ne pas faire la queue de trois heures grâce à une copine qui m’a prêté sa carte de presse. Sinon, j’aurais peut-être subi le même sort de tous ceux qui sont restés sous la pluie pour rentrer au Grand Palais.
Deux heures pour faire la queue
Ce qui se passe à Paris c’est qu’on n’a pas deux heures pour faire une queue. On achète le Pariscope pour être au courant de toutes les pièces de théâtre que l’on n’ira pas voir, les films étrangers sous titrés que l’on ne découvrira pas et les musées que l’on ne visitera pas. Je force un peu le trait mais ce n’est pas si loin de la réalité. Moi, jeune, non cadre dynamique, je peux faire l’effort de profiter des activités culturelles à des heures pas possibles et à des tarifs très intéressants. Une famille avec deux enfants en jeune âge ne peuvent pas se le permettre. Une seule sortie au cinéma est un effort financier. Qui fait donc ces queues ? Les passionnés et les touristes.
Je suis rentrée un peu avant minuit et j’a mis un peu de Miles Davis. La prochaine fois, on prendra un congé maladie et on ira camper devant le guichet. Il ne nous reste que le catalogue.
(18/01/2010)