Tu es parti il y a quelques semaines en ne laissant qu’un mot. Trois phrases et puis plus rien, depuis je ne t’ai plus revu. Tu me manques, tu sais, presque tous les matins je partais faire face à ma journée avec ton sourire en tête. Parfois, on ne se regardait même pas, parfois on échangeait deux trois petits mots et c’est tout. Je commençais moins mal la lutte quotidienne.

Le soir en rentrant, c’était rassurant d’ouvrir la porte et de te voir là, t’affairer. Un petit coucou vite fait, rien de plus mais tu étais là. Le mot est encore là, il n’a pas bougé et tout autour de ce que tu as laissé change. J’ai dû aller voir ailleurs, pas très loin. Il est bien mais il n’est pas toi, il ne m’accorde pas la même attention. Et nous, on avait nos petites habitudes aussi. Reviens vite si tu dois revenir, où au moins donne moi des explications.

Le marchand de journaux, qui tient le kiosque placé juste en face de mon immeuble est parti il y a déjà deux semaines et demi. Il n’a laissé qu’un mot écrit en fluo. « Je serai absent indéfiniment. A bientôt ». Depuis, je vais quelques pas plus loin chez son collègue, mais il est en plein milieu de la place de Clichy, à l’entrée d’une des bouches de métro les plus chaotiques de Paris, ce qui ne rend pas les rapports pas très faciles. Lui il est pressé et moi c’est encore pire.

C’est un homme qui frôle la soixantaine aux goûts vestimentaires un peu particuliers. Il a un beau sourire bien chaleureux. Je ne sais pas comment il fait pour rester retranché derrière son comptoir(?), tous les jours, submergé dans toute cette folie. Je l’apprécie mais bon…En plus on fait des travaux dans cette place, la circulation est impossible et le bruit infernal. Je veux que mon ami revienne. Cette disparition est un mystère pour moi, l’enquête est ouverte.

(Hihi je vous ai bien eu ! Enfin j’espère.)

(06/03/2010)