Quelques pas en avant. Au 36 Rue de la Roquette dans le 11ème arrondissement de Paris travaille Jean-Claude Duranceau. C’est un cordonnier qui a repris l’affaire de son prédécesseur il y a quatre ans.
Cette cordonnerie existe depuis 22 ans. Il aime son travail et il m’a même dit que la crise avait fait progresser son commerce. C’est vrai ce que les journaux le disent : la conjoncture économique profite aux petits commerçants. « Avec la crise, on n’achète pas, on répare », m’a-t-il dit avec un grand sourire.
Jean-Claude est originaire du Loiret. Quand il est arrivé à la fin de sa troisième, il lui a fallu chercher une formation. Un peu par hasard, il a découvert les chaussures, ceci est devenu sa passion, dabord la création et puis la réparation.
Ce monsieur de 42 ans a une longue expérience derrière lui, et aujourd’hui il est bien installé dans son quartier à côté de Bastille. Il a des clients et surtout des clientes fidèles. 90% des gens qui lui confient leurs chaussures ce sont des femmes.
« Elles sont très exigeantes », me dit-il. Je confirme. Avec un chiffre d’affaires de 90 000 euros par an, il est satisfait, mais il a encore à payer 3 sur 7 du crédit qu’il a pris pour prendre la relève de l’ancien cordonnier qui occupait ce commerce.
C’est sa femme qui fait comptabilité et elle le tient à carreau. C’est un homme aux yeux bleus, à la silhouette pas très svelte. Il a une joie de vivre et il est content de faire son métier. Il a un fils de 10 ans qui devrait prendre sa place dans quelques années. « Un artisan, à partir du moment qu’il est bon, il reste », voilà la maxime du jour.
Comment je le sais ? Je cherchais un cordonnier. Les rues de Paris maltraitent les chaussures qu’elles soient italiennes, brésiliennes ou chinoises.
(09/04/2010)