Stupeur et Tremblement. Jusqu’à il y a quelques jours c’était encore le printemps et pour fêter ça, il fallait aller passer tout un samedi à « l’endroit le plus heureux de la planète ».
Une fois de plus, on s’est aventuré pique-nique en main, avec un couple d’amis. Rendez-vous à 9h30 du matin un samedi 1er mai. Je ne devais pas me lever tôt un samedi pour aller donner des cours, j’étais contente. Je me suis quand même levée tôt pour arriver à l’heure d’ouverture. J’étais encore plus contente d’aller à Disney Land Paris. Comme beaucoup d’enfants de ma génération, j’ai été nourrie aux films de Disney.
Aujourd’hui, la seule façon rationnelle qui peut expliquer mon amour pour le français c’est le fait d’avoir vu les Aristochats. Malgré mon âge et mes intérêts diverses et variés, je ne cache pas qu’un de mes films préférés c’est Ratatouille et que parfois je suis même heureuse d’habiter dans une chambre semblable à celle du héros du film. Enfin, la première version de la chambre. J’allais à la rencontre de mon enfance avec un gâteau au chocolat et beurre salé fait au micro-ondes et mon billet acheté sur Vente Privée. Vous-savez, ce site internet où vous pouvez acheter un tas de choses à moitié prix.
Cours Forrest cours !
Qui aurait cru que Mickey habitait aussi loin ? Il faut une heure entre métro et RER pour arriver jusqu’à Marne-la-Vallée Chessy, la résidence officielle de la souris la plus célèbre du monde. Quand je suis arrivée, je m’attendais à une réception beaucoup plus chaleureuse, une parade par exemple ou des ballons.
Au lieu de ça j’ai eu l’appel de ma copine qui me disait de me dépêcher, elle était déjà devant le guichet. Il fallait échanger notre billet Vente Privée contre un vrai billet Disney. Il a fallu donc que je coure jusqu’à là-bas. On reste quand même en île de France, il faut courir sinon ce n’est pas drôle. Un barrage. C’est le contrôle des sacs. Ils contrôlent tellement bien, que j’ai pu introduire un couteau pour couper mon gâteau sans aucun problème.
J’arrive au guichet juste à temps, je reste derrière les barrières, je tends le petit papier à ma copine ,qui le montre à la guichetière. Elle le refuse, bien sûr. Il manque le numéro de réservation, j’insiste mais ça ne marche pas. Ma copine sort son super téléphone cafetière nommé I-Phone et elle va sur ma boîte mail pour chercher le numéro de réservation.
On ne le trouve pas. A ma décharge, je dormais encore. Finalement, je me suis rappelée que j’avais mis ça dans un dossier, on l’a montré à la fille et on a pu finalement accéder au fabuleux monde de Disney. Je n’avais pas encore vu les princesses, qu’on faisait déjà la queue pour Space Mountain.
Space Mountain ou la montage de la torture !
Pour ceux qui ne savent pas en quoi ça consiste, c’est une attraction créée conjointement par le démon et Hitler pour torturer les âmes sensibles qui ne trouvent pas drôle d’être lâchées de je ne sais pas combien de mètres à je ne sais pas quelle vitesse. J’entendais mes copains. Ils riaient, criaient, s’amusaient. Moi, je criais tout court.
« T’as aimé? ». « Non ». Ma pâleur attestait de ma peur. Mon petit déjeuner était resté à sa place mais je suis sûre que j’ai laissé une cervicale à Marne-la-Vallée. On m’a rassurée, on m’a dit que c’était le pire, qu’on n’allait pas le refaire. Bon. Le soleil s’est finalement décidé à sortir, il y avait du monde mais ça restait raisonnable. On a enchaîné quelques activités que mon rythme cardiaque pouvait supporter et on a fait un câlin à Bourriquet, l’âne de Winnie l’Ourson. Tout allait bien !
Jusqu’à ce qu’on décide de faire d’autres activités qui « bougent ». On a donc bougé, des heures et des heures de queue pour se prendre pour Indiana Jones, allait visiter l’ascenseur de la mort où honnêtement j’ai failli y passer et finir dans les courants australiens avec Crush la tortue du « Monde de Nemo ». C’est moi qui ai proposé la dernière attraction.
Comme j’ai vu que c’était cette tortue en question, j’ai cru que ça allait être gentil, d’autant plus que je voyais des petites filles hautes comme trois pommes monter sur la carapace de Crush. Je me suis fait avoir comme un bleu, enfin j’étais plutôt verte. Je suis sortie en tremblant alors que mes copains ont dit que c’était le meilleur de toute la journée. Et quelle journée !
Bilan :
5 heures de queue.
8 activités qui ne durent chacune plus de 5 minutes (heureusement).
Je n’ai pas vu Baloo, l’ourse du Livre de la Jungle, alors que c’était ma mission de la journée.
Une douleur de crâne le lendemain et non ce n’est pas la faute du vin post-Disney.
Une expérience à vivre. Mais à revivre ? On a rendez-vous dans 12 ans. Je pense que j’ai piscine ce jour là.
(06/05/2010)