Les histoires d’amour son toujours comme ça. Le temps des illusions est souvent remplacé par le temps de la « décristallisation ». On aime, on adore, on a dû mal à voir les défauts et au fur et à mesure que les années s’écoulent on commence à voir la réalité des choses.
Dabord des détails, mais ce ne sont que des détails, après des situations plus délicates. Les liaisons sont aussi faites de réconciliations alors, tout reprend de plus belle après ces crises. Et finalement, il y a une série d’événements qui finissent par vous ouvrir les yeux. Vous vous rendez compte que vous êtes déçus.
C’est toujours très drôle quand les journalistes français reviennent de Cuba ou de Chine avec un reportage où ils dénoncent la censure de la presse. Ils interrogent leurs collègues qui peinent à exercer leur métier dans des conditions adéquates.
Résistence
A l’occasion de l’appel du 18 juin, les radios comme France Info et France Inter ont commémoré cette date avec des éditions spéciales. Un reportage m’a notamment interpellé, il faisait en quelque sorte l’inventaire des radios de la résistance qui existent encore dans le monde entier et qui se battent contre des régimes répressifs. On a parlé de la Birmanie, encore et toujours de Cuba…
Quand on évoque le « tiers monde » c’est plus folklorique et en plus ça donne l’impression de ne pas être du tout dans la même situation. Et c’est en partie vrai, en France on n’est pas encore au point de retrouver des journalistes dans des fossés juste parce qu’ils ont dénoncé l’abus du pouvoir mais, quand on gifle un JRI, quand on remercie deux humoristes plébiscités par le public, quand on tente d’imposer des repreneurs au quotidien de référence reconnu dans le monde entier; il est dur de ne pas faire un rapprochement entre ce qui se passe ici en ce moment et ce qui se passe ailleurs où la liberté d’expression est un concept très flou.
Toujours des rêves
De l’autre côté de l’océan on rêve de la Tour Eiffel, de vivre dans un pays que l’on observe de loin avec des yeux admiratifs tant par sa beauté que par son fonctionnement. Quoi de plus idéal qu’un endroit où l’on prône la liberté pour venir apprendre un métier aussi difficile que passionnant.
Le journalisme n’a pas la cote en ce moment, enfin, ce qu’on appelle le journalisme et ne pas le propagandisme ou la reprise des communiqués de presse. Tant pis. Quelle est la moralité de l’histoire ? Même si l’herbe n’est pas plus verte chez le voisin, il vaut mieux le voir de ses propres yeux.
(26/06/2010)