Il y a un an, jour pour jour, le Honduras a vécu un coup d’état. Depuis les années 70, on n’avait pas vu un évènement de la sorte. Le président en fonction, Manuel Zelaya, voulait faire une consultation populaire pour rallonger son mandat.
Son rapprochement avec Hugo Chavez et le Cuba l’avait rendu indésirable aux yeux des conservateurs du pays. En craignant que la doctrine « chaviste » prenne le pays d’assaut, Manuel « Mel » Zelaya a été expulsé manu militari. Mais à différence des autres coups d’état, celui-ci n’a pas été orchestré par les militaires, mais par le congrès.
Un jeu d’alliances
Convaincu que le référendum allait avoir lieu le dimanche 28 juin, Zelaya, accompagné d’une troupe de partisans s’est dirigé vers les locaux des Forces Armées où se trouvaient les urnes. Ceci a déclenché une énorme crise politique et diplomatique, le jeu d’alliances a commencé.
Ceux qui soutenaient Manuel Zelaya ont été réconfortes quand Barak Obama a dénoncé la situation, mais quand la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a déclaré que le nouveau président Porfirio Lobo était reconnu par les États Unis, ils ont été déçus. Ceci a marqué en quelque sorte la fin de la crise, après l’arrivée au pouvoir de ce conservateur qui se présente comme l’homme de la réconciliation.
La fin ?
Non, pas vraiment. Le Nicaragua continue de ne pas reconnaître ce nouveau gouvernement. Aujourd’hui, plusieurs manifestations auront lieu et elles sont organisés par les liders de la « résistance libérale ». On se souvient que la résistance, lors du coup d’état consisté aussi en bruler des restaurants de fast food et de semer la panique.
Ce qu’on craint le jour de cet anniversaire c’est que ces manifestations dérivent comme elles l’ont fait à plusieurs reprises il y a un an. Ce qu’on craint aussi c’est que l’on retrouve encore les cadavres des gens qui soutenaient ou qui soutiennent toujours l’ancien président populiste.
De la pauvreté toujours et encore
De la crainte et de l’incertitude. Ce sont les sentiments d’une population qui n’a fait que subir cette instabilité politique et économique qui se poursuit. Le Honduras est aussi pauvre, voire plus qu’avant le coup d’état.
Il a toujours cette image de petit pays incapable de s’autogérer et la presse ne s’intéresse à lui que, lorsque l’histoire est assez croustillante pour rappeler au reste du monde qu’il existe une nation en plein milieu de l’Amérique Centrale qui s’appelle le Honduras.
(28/06/2010)
Une réflexion sur “Un an après”