Pénibilité. L’âge de départ à la retraite a été reporté à 62 ans en 2018. Et bien que l’on dise qu’il s’agit de la moyenne européenne et que l’allongement de la durée du travail se fera progressivement, les doutes persistent. On parle beaucoup de pénibilité au travail, les principaux syndicats dénoncent l’oubli de ce facteur das les textes de la réforme.
Plusieurs exemples ont été évoqués : les infirmières qui doivent porter des poids très lourds, être debout longtemps et faire de longues heures, on a parlé aussi de ceux qui travaillent dans le bâtiment. Ce serait donc ahurissant de demander à ces gens de travailler jusqu’à 62 ans alors qu’ils exercent des métiers dits pénibles. Les exemples ne manquent pas et pour étoffer un peu la liste en voici quelques uns :
7ème enfer
Le déménagement à Lille n’a pas été que du bonheur, bien au contraire, car tout changement comporte ses craintes. Et quand vous habitez au 7ème étage sans ascenseur vous craignez que le monsieur du service bagages de la SNCF ne veuille pas monter jusqu’au septième enfer avec vous, pour récupérer quatre énormes valises, dont le contenu pourrait habiller une famille de cinq, pendant plusieurs semaines. Que voulez-vous ? Je suis une fille.
Tout haletant, ce brave homme est arrivé 20 minutes après l’heure prévue. Normal, il travaille pour la SNCF. Il a garé le petit camion devant mon ancien chez moi et il s’est précipité vers la porte d’entrée. Sans trop de préambules, il m’a suivi et il a gravi les marches une à une. Encore plus haletant et dégoulinant de sueur, il a découvert qu’il devait descendre ces tas très lourds, et comme il était tout seul il a dû refaire le voyage.
Vite fait, bien fait ?
Il est certes très grand et ses muscles attestent de ses heures passées à faire cette activité. Mais, il est quand même inhumain de laisser un seul individu faire le chauffeur, porter autant de bagages et répéter la même opération pendant toute une journée, chronomètre en main. Pour son collègue à Lille ce n’était pas mieux, il n’est pas monté, mais il avait encore 20 clients à livrer avant 17h, il était 15h quand il est arrivé chez moi.
Le même jour du départ de mes valises, j’ai vu des caissières affolées le premier jour des soldes, et des cuisiniers au Flunch qui passent leurs journées enveloppés dans des tissus blancs affreux devant des fourneaux. A moins que l’on puisse faire une greffe de dos, il vaut mieux qu’on se penche sérieusement sur la question de la pénibilité au travail.
(03/07/2010)