Un voyage, quatre filles, vendredi de chassé croisé. Pour faire le trajet Lille-Paris, j’ai cherché une alternative. On m’avait souvent recommandé le covoiturage qui est très rentable pour les trajets courts. J’ai essayé de tester cette façon de se déplacer à moindre coût tout en étant respectueux de la planète.

Il suffit de taper sur n’importe quel chercheur le mot « covoiturage ». Une panoplie de sites vous est proposée. C’est facile, c’est rapide. On n’a qu’à cliquer sur la page qui vous arrange le plus et de s’y inscrire. Les conducteurs suggèrent une heure, un lieu de départ et un prix. Ensuite vous rentrez en contact avec la personne qui vous convient et c’est parti !

Quand vous tentez cette expérience il faut oublier les derniers films d’horreur que vous avez vus et les derniers faits divers que vous avez lus. De temps en temps il faut faire confiance. A l’entrée de la gare Lille-Europe, j’ai rencontrée ma pilote. On avait déjà échangé plusieurs mails pour se mettre d’accord mais on s’était jamais vu. S’il vous plaît ne confondez pas covoiturage.com avec meetic.com. Ce n’est pas pareil.

Une voiture, quatre vies

On a procédé aux présentations mais, ma future copine de voyage était trop occupée à contacter les autres filles qui devaient nous rejoindre. On était quatre au total, on ne peut plus différentes. L’une est chef de projet dans une agence de ‘com, l’autre venait de finir son cursus d’études européennes et coopération culturelle, la troisième est chef de projet dans l’aménagement du territoire.

Toutes âgées de 23 à 28 ans, toutes ayant une histoire à raconter et des points de vus à échanger. En deux heures de voyage on a eu le temps de discuter des différents festivals d’été. On a abordé le vaste sujet de la vie dans le NORD. Seulement une passagère parmi nous vient de la région. Elle qualifie sa ville de « pourrie », mais elle adore.

On a parlé des « pseudo plages » qui existent ici et je n’ai pas pu m’empêcher de raconter mon aventure à Bray-Dunes. On a également abordé le sujet de la diversité culturelle à Lille que j’aurai le temps d’explorer à fond très prochainement. Mais le thème qui nous a le plus passionné à été celui de la vie à l’étranger, doublé de l’image de la France au niveau international. Nous avions toute les quatre vécu dans plusieurs endroits et vous imaginez à quel point la conversation a été riche.

Quelles sont les conclusions ?

L’image de la France et de ses habitants est nourrie de clichés. Alors qu’au Canada on semble admirer ce pays par son système social et ses grèves constantes; en Amérique Latine on semble apprécier ce pays par cette image romantique que les publicités pour parfums renvoient. Un voyage en train entourée d’inconnus n’aurait pas été aussi instructif. Mais le meilleur restait à venir.

Au retour on n’était que deux, la conductrice et moi. J’ai pris la place du copilote. Aussitôt assises, on a commencé une conversation qui a duré le long du trajet. On a cinq ans d’écart, ma nouvelle amie vit la vie d’une jeune femme active, on a des préoccupations complètement différentes et pourtant…

Pendant les deux heures de voyage on a découvert qu’on fait les choses jusqu’au bout et par passion, qu’on adore les voyages, les gens qui viennent d’horizons complètement différents nous fascinent. Et surtout, on a éprouvé les mêmes émotions contradictoires en rentrant chez nous après nos voyages. On a aussi découvert qu’on est poisson. (oui le signe astrologique). Pour les Cartésiens ça n’a pas d’importance. Pour nous, qui nous laissons guider par l’instinct et très peu par la raison, c’est significatif. On s’est quitté avec la promesse d’aller boire un verre ensemble. Le covoiturage c’est vraiment gagnant-gagnant.

(02/08/2010)