Le grand théâtre de l’Assemblée Nationale

Le décor est somptueux. Du rouge bourbon, du doré, des rideaux épais…Dans cet endroit solennel, tout est sauf solennel. Oui les discours peut-être, et les gestes théâtraux.  Les députés commencent à arriver à l’hémicycle de l’Assemblée Nationale vers 15h10.

Les spectateurs installés «  au paradis » sont priés de rester silencieux, de ne pas exprimer aucun signe d’approbation ou de désapprobation. En somme, nous sommes invités à respecter ce rituel qui dure une heure. «  Au paradis », nous sommes sages comme des images. En «enfer», les petits démons s’agitent.

Ceux qui ont déjà vu sur la Chaîne Parlementaire ces mises en scène des questions au gouvernement savent très bien que les députés en profitent. Ils  manifestent clairement  leur mécontentement, ou pire, leur soutien aux actions du gouvernement.  A travers des médias, on peut  savoir que pendant ces sessions les députés sont dissipés. Mais ce qu’on peut regarder à la télé ne se compare pas à l’expérience d’y être.

Petit exemple de l’ambiance à l’Assemblé le mardi 05/10/2010

Pour accéder aux loges des invités, on grimpe quelques escaliers comme au théâtre. On s’installe et on attend à ce que le spectacle commence. Du haut de l’hémicycle, on observe les privilégiés qui sont aux premières loges :

Michèle Alliot-Marie, garde des Sceaux toujours aussi bien coiffée, François Fillon, futur ex-Premier Besson, toujours aussi cerné, le bien aimé ministre de l’immigration, Eric Besson. (Pendant la représentation, j’ai essayé de rester très loin de sa vue. Mon expulsion du pays sur-le-champ aurait été fâcheuse).

Ils sont accompagnés d’autres ministres et secrétaires d’Etat. Xavier Bertrand et Jean-François Copé étaient un peu plus loin, ils sont partis très vite. François Hollande a fait de même.

Un désordre ordonné

Ceux qui sont restés, se sont amusés à s’envoyer des petits papiers par le biais des huissiers de la République et à s’envoyer des piques. Ce que nous ne savons pas en arrivant dans ce symbole de la démocratie, c’est que le grand show se décompose en mini spectacles.

Il y a le politicien qui joue avec son smart phone, l’autre qui lit son journal, deux autres se racontent des potins et encore d’autres qui se crient et qui raillent leurs collègues. Le complet silence s’est fait attendre pendant toute l’heure.

Tout ce désordre est régulé par des codes : le code de la langue de bois, la loi de celui qui crie le plus fort et le code de la mémoire. Les députés ont le talent d’avoir des collaborateurs qui trouvent la phrase prononcée, il y a très longtemps, par l’adversaire. La phrase qui  tue tout l’argumentaire de ce dernier. Bref, c’est le code de la politique. Amusant vu d’en haut, désespérant vu de près.

Une réflexion sur “Le grand théâtre de l’Assemblée Nationale

  1. Nunca he estado en una asamblea, pero se, que muchos las hemos visto por televisión. En tu primera experiencia, parece que no fue lo que esperabas. El protocolo de inicio, normalmente se diluye, así como la atención de los participantes « activos ». Hoy, al igual que en muchas reuniones formales o informales, la dedicación al móvil y a otras distracciones, como el deambular de personas en estas salas, hace, – como usted dice, pequeñas asambleas, que si uno lo ve en doble pantalla, podría ser un espectáculo de varias pistas como el « circo du soleil ». Al final, quiza se aplaudan entre ellos, pero dista mucho de visualizar o sentir avances efectivos. Como decimos acá, el que tiene más saliva, come más pinole. Asi que logran atención con altivoz y evocando parrafos de artículos legales o lecturas que, en mi experiencia como profesor universitario, solo dejaran una huella temporal y quizá desaparezca por completo, con el siguiente orador. Pero esto se hace tradición y no cambiará. Recuerdo algo gracioso, es un experimento científico real, – un grupo de monos en una jaula se enfrenta a la tentación de arrancar un platano de un racimo y al intentarlo, todos reciben un baño de agua fria. Pasa el tiempo y poco a poco los monos son sustituidos del grupo original, pero ya ninguno se atrve a intentar arrancar un platano. Será que la sociedad, nos comportamos así, por que en el pasado nos mojaron y perdimos la capacidad atrevernos a llevar a cabo nuestras iniciativas? Espero que no… si alguien dice algo, generalmente lo secundan, si alguien hace algo, esperan y si es bueno se unen y si no lo abandonan, pero no arriesgan… Que nos pasa? Nuestro teatro es la casa, la calle, la escuela, el tráfico, son nuestras asambleas… que tan buenos asambleistas somos?

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