Les rives de la Deûle , du côté du quartier des Bois Blancs à Lille, est un endroit de détente et d’activités à l’air libre. Mais le calme de cet espace vert est interrompu par le progrès qui suit son cours.
» Tu l’as réparé ce matin ? »
-« Non, je n’ai pas eu le temps. »
Les deux personnages s’éloignent sur leurs vélos. Ils longent la Deûle en direction du pont de Lagrange. Ce couple de sportifs va traverser une frontière. Celle qui sépare le quartier des Bois Blancs et la commune de Lambersart. Madame porte un jogging violet, elle a la petite quarantaine. Sur un vélo noir, elle suit monsieur.
Il a les cheveux poivre sel, il est un peu plus âgé que madame. C’est lui qui guide. A leur gauche, le paysage n’est pas envoûtant. Et ce n’est pas à cause de la grisaille de ce jeudi après-midi. Du bêton, de vieux immeubles, un parking, en voici quelques éléments. Une école de canoë rend tout de même l’endroit plus accueillant. Le canoë bleues et rouges sont alignés sur cette rive. Ils attendent sans doute les élèves.
Un endroit faussement paisible
A droite, les cyclistes passent à côté d’un quartier avec des maisons typiques de la région. Les charmantes résidences en brique rouge s’accordent bien avec l’endroit qu’ils viennent de quitter. Des arbres dont les feuilles reflètent l’automne, du gazon récemment tondu, des canards, des promeneurs de tous les âges, et une classe de lycéens en plein cours de sport : un espace calme somme toute. On se croirait dans un bois éloigné de la ville. Mais l’impression ne dure pas très longtemps. Un panneau leur annonce la suite des événements : « Précaution. Travaux en cours ». Et des travaux il y en a !
Le bruit du progrès
Les énormes grues oranges remplacent les arbres encore touffus. Les caquétements des canards ne parviennent pas à masquer le bruit des marteaux piqueurs. Les joggeurs, écouteurs sur les oreilles, échappent à peine aux cris des ouvriers. Les voitures qui traversent le pont et autres passerelles, non loin de là, ont du mal à se faire discrètes. La poussière recouvre les trottoirs; le gazon de toute à l’heure n’est qu’un souvenir.
Difficile d’imaginer qu’il y a quelques minutes, les cyclistes roulaient dans la nature. Le duo tourne à gauche. Il se trouve désormais dans le quartier des Bois Blancs. Effectivement, les chantiers font partie du tableau. C’est peut-être gênant pour ceux qui cherchent un endroit paisible : le quartier est en pleine mutation. Notre tandem ne semble pas plus embêté que ça.
Une réflexion sur “La vie n’est pas un long fleuve tranquille”