La vie de la mine et la mine au fil de sa vie.Vous arrivez à Lewarde, non loin de Douai dans le département du Nord. Maisons à briques rouges, PMU, ciel gris, rien à signaler. Avancez, bifurquez, vous y êtes, vous longez un mur également en brique. Parking, ensuite un immeuble moderne : baie vitrée et portes coulissantes vous accueillent. Un comptoir, plus loin la cafétéria et les souvenirs, un musée quoi. C’est le Centre Historique minier de Lewarde.
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La modernité est bien là, c’est une bâtisse rénovée. Sauf que le fantôme de l’ancienne industrie reste. Fantôme car c’est une reconstitution : dans le périmètre du musée, les trois siècles d’activité minière se chevauchent. La fosse Deloye de Lewarde n’a fonctionné que de 1931 à 1971.
Une fois passée l’exposition temporaire, vous ressortez dans le froid : c’est le carreau de la dosse Deloye. C’est une grande cour avec du gravier, des vestiges de l’activité de cet endroit. Ça y est, on est revenu en arrière dans la chronologie. Des pièces en libre service recréent les différents espaces de vie de nos protagonistes, de tous les miniers. Car dans une exploitation, la fille qui garde les lampes des ouvriers, l’ingénieur et le comptable sont des « miniers ».
On dit bonjour à l’ingénieur qui est dans son bureau, les géomètres sont partis casser la croûte mais leurs calculs sont toujours sur la table. Plus loin, une cuisine vide des années 50. Ici on passe d’une époque à l’autre dans l’espace de quelques secondes et dans le même espace.
Une vitrine représente les populations étrangères venues travailler dans le bassin minier. Dans cette énorme salle de musée les pigeons et la colombophilie y ont leur place aussi. C’est la vie en dehors de la mine. Mais il est temps de s’immerger.

Rendez-vous dans la salle des « pendus ». C’est là où les ouvriers se lavaient et mettaient à sécher leurs bleus de travail. La salle est un énorme vestiaire, les miniers avaient un équipement dont ils étaient les responsables. On longe un garage de vélos et on s’arrête devant les lampes. Encerclées par une grille, ces lampes étaient protégées par de jeunes filles qui y travaillaient surtout à la fin du XIX siècle. Une énorme responsabilité repose sur elles.
Elles veillent à ce que les lampes soient en bon fonctionnement et à ce que les travailleurs retrouvent les leurs. Ce n’était pas que l’éclairage qui était indispensable dans les profondeurs. La flamme servait d’indicateur des particules dans l’air. La flamme qui s’allonge est un signal d’alerte, une déflagration approche. Même quand les lampes électriques, attachées au casque font leur parution, les chargées de la sécurité continuent à utiliser les anciennes méthodes.

On traverse une plateforme, on rentre dans la salle de tri. Pendant très longtemps, les hommes et femmes qui manipulaient le charbon, le faisaient sans protéger ni leurs mains, ni leurs nez, ni leur oreilles. Il fallait suivre la cadence du progrès dans une chaleur épouvantable l’été, et toujours dans le bruit des machines.
« Démerde-toi comme tu peux ! »
Descendons dans les galléries, ascenseur et obscurité. On parcourt la reconstitution de la mine et de la vie de ceux qui y ont travaillé, de ceux qui y sont morts. L’activité minière semble si lointaine, Germinal revient à l’esprit. Malgré ce lourd passé d’accidents et de travail presque inhumain, la visite est savoureuse. C’est le guide, Patrick Houdelette, ancien mineur qui rend l’humidité des galerie savoureuse : « Si vous, vous perdez c’est l’article 32, démerde toi comme tu peux ! ». Ce ch’ti a travaillé 30 dans les mines du Nord Pas de Calais et le Dauphiné, il en a 59.
Avec lui, on passe en revue toutes les techniques d’extraction du charbon inventées au cours des trois derniers siècles. L’ancien minier insiste sur le danger constant : les explosions, les accidents occasionnés par les machines, les consignes de sécurité passées à la trappe au nom de la productivité. Pour les miniers travailler plus voulait dire gagner plus. Mais aussi mourir plus vite. Ils creusaient sans masque même quand ils en avaient à leur disposition. Aujourd’hui d’anciens miniers de la région portent le fardeau des maladies pulmonaires occasionnées par l’inhalation de produits toxiques.
La pire catastrophe minière
La visite finit par un petit film qui rappelle le 10 mars 1906. C’est la date de la pire catastrophe minière en Europe. 1 099 hommes, dans trois fosses de la Compagnie de Courrières dans le Nord-Pas de Calais, ont trouvé la mort. 13 mineurs ont été rescapés au bout du 24ème jour. Ils ont mangé un cheval (les équins étaient des acteurs primordiaux de la mine) et ils ont grignoté des bouts de bois pour survivre.
Cette date semble loin, mais des mines sont toujours en activité autour du globe. Les avancées de la technique n’ont pas réussi à sécuriser à 100% les tunnels. Les mineurs chiliens et néo zélandais seront d’accord.
Le musée est un travail de mémoire pour la région et pour tous les visiteurs qui s’y aventurent. 160 000 visiteurs, dont 30% élèves par an se mettent dans la peau d’un mineur tous les ans. Patrick, l’ancien mineur avoue qu’en période scolaire il finit sa journée « la tête chaude comme une baraque à frites »
Los mineros, no importa la época o el lugar, tiene condiciones adversas para realizar su labor y sobrevivir a ella. Deben estar hechos o se van haciendo, de materiales genéticos muy particulares. Dar un vistaso a ese modo de vida, es sobrecogedor y si acaso quedan atrapados, pierdan la vida o sean rescatados, aún mas lejanos del común de nosotros. Sería interesante un reportaje sobre como piensan sobre la vida y la muerte, asañas silenciosas dignas de documentar. Saludos
Seria interesante un reportaje como el que propones pero hay que analizar la situacion.