Il n’y a pas que Florence Cassez. La crise diplomatique entre la France et le Mexique a pris le pas sur toute l’actualité qui concerne le pays aztèque en France. Alors qu’on se concentrait sur l’affaire Cassez, une journaliste livrait une bataille pour la liberté d’expression. Cette semaine Carmen Aristegui a vaincu.
Depuis le lundi 21 février, la journaliste anime à nouveau la matinale de la radio MVS. Sa direction l’avait débarquée car la journaliste avait « manqué au code éthique de la chaîne ». D’après la chaîne, elle avait répandu des rumeurs, alors qu’elle avait posé la question qui fâche : « Est-ce que le président Calderon est alcoolique ? »
Délit de professionnalisme
Aristegui reportait un incident qui avait eu lieu à l’Assemblée Nationale mexicaine : un groupe de députés déplie une pancarte dans la quelle ils accusent le président d’alcoolisme et soulignent son incapacité à diriger le pays.
Le fait que la journaliste relaye cette information a fortement déplu à sa hiérarchie ou plutôt au Palais présidentiel. La journaliste a refusé de s’excuser de faire son travail. Le 7 février Aristegui n’anime plus sa matinale. Elle déclare lors d’une conférence de presse :
« Le Mexique traverse un moment critique, le niveau de décomposition, de violence et d’affaiblissement institutionnel est très grave comme pour rester sans rien faire […]Nous avons besoin d’être informés, alertes, d’avoir un esprit critique, nous ne pouvons pas nous payer le luxe de jeter tout cela par la fenêtre. Comment pourrions-nous le justifier ? »
Mobilisation
Ce n’est pas la première fois que ses patrons sont en désaccord avec son professionnalisme. Televisa, la plus grande chaîne mexicaine et latino-américaine propriété du magnat Carlos Slim, très lié au pouvoir, s’était déjà passée de ses services. Ainsi que la Radio Formula.
Madame Aristegui ne se retrouve pas au chômage car elle a une émission sur CNN International où elle aborde les sujets les plus sensibles, entre eux, la possible innocence de Florence Cassez.
Entre temps, les jeunes ont manifesté pour la soutenir. Carmen Aristegui est considérée comme l’une des figures du journalisme indépendant et courageux. Par les temps qui courent, il est risqué d’incarner la vérité face à un gouvernement gangréné par la corruption.

L’association qui défend la liberté et les droits fondamentaux, Anonymous, s’est également mobilisé. Elle a intervenu en faveur de Wikileaks et a soutenu la révolution de Jazmin en faisant collapser le web officiel tunisien. Anonymous s’est attaqué au site de MVS avec l’aide des internautes. L’Opération Tequila(#OpTequila) a fait un tollé notamment surt Twitter.

Cette semaine Carmen Aristegui a repris le micro. Elle ne s’est jamais excusée des fautes qu’on lui imputait. C’est une grande victoire pour la journaliste et pour la liberté d’expression au Mexique.