Un an après, la piscine de Roubaix. La métropole lilloise laisse derrière elle les clichés de frite et de consanguinité pour devenir une métropole culturelle. La transformation de la piscine art déco de Roubaix en musée, il y a dix ans, est une parmi d’autres étapes de la métamorphose lilloise.
Mais quand on s’installe dans sa petite routine boulot-boulot-un-peu-de-dodo, on oublie de profiter de toutes ces offres culturelles et on ose même dire : « A Lille, il n’y a rien à faire de toute façon». Avant une longue absence estivale, un plongeon dans ce musée d’art et d’industrie textile typique du Nord-Pas-de-Calais.
L’autocollant et le lampadaire

Enfin arrivés, par un dimanche gris, pluvieux et plutôt froid pour un mois de juin; on est accueilli par un Roubaix qui fait encore la grasse-matinée. Après avoir parcouru une longue avenue presque vide, on se retrouve devant un mur en briques rouges et deux portes plutôt imposantes en métal, recouvertes d’autocollants où l’on peut lire les jours de la semaine. On s’interroge.
Les lampadaires aux alentours du musée son décorés de la même façon. Ce doit être de l’art moderne. On traverse un petit jardin et nous voilà dans un grand hall parfumé de café. Le restaurant du musée est juste à côté.
Tickets en main et autocollant adhéré aux habits, on pénètre dans la piscine. On a oublié le maillot de bain, la serviette et le bonnet. Fichtre alors ! Car le musée ne s’appelle pas la piscine pour rien.

Jean-Paul Philippon, l’architecte choisi pour transformer la piscine en centre culturel, a fait en sorte de préserver l’ambiance créée par l’architecte original, Albert Baert, un franc-maçon de gauche : carrelage, douches, des bains et de l’eau qui coule toujours où des mouflets pataugeaient allégrement jadis. On les entend toujours, d’ailleurs. Un enregistrement de leurs cris se déclenche de temps en temps. Ils envahissent le bâtiment et les visiteurs interloqués tournent la tête à droite et à gauche pour trouver l’origine du bruit. Soudain, le chahut s’éteint, un peu trop sèchement.
On peut poursuivre la visite en se faufilant entre les statues baignées d’une lumière rouge et orange qui se colore en traversant Ze vitrail, une des fiertés du musée.
Dingues de mode
Le rez-de-chaussée est truffé d’art décoratif. Des vases, des petites cuillères côtoient un Picasso ou le tableau bien coloré d’un certain Robert Deniro Sr. Mais les dingues de mode seront plutôt attirés par le premier étage retraçant l’histoire de l’industrie textile de Roubaix.
Des catalogues tapissés de tissu rappellent l’époque où le mot « délocalisation » n’appartenait pas au vocabulaire du quotidien. Le tout est couronné par une série de sacs-à-main de chez Chloé et d’autres créateurs et même une collection de marinières Jean-Paul Gaultier pour la Redoute.
En quittant le musée, un saut dans la boutique est de mise. Non pas parce qu’il est indispensable de partir avec un porte-clés en forme de mouette. Mais parce que les chaudières qui maintenaient l’eau bien chaude sont toujours là. Des machines immenses avec plein de valvules et des tuyaux d’un gris fade qui ont dû faire un boucan de tous les diables.
On sort de la piscine trempé d’art du XIXè et du XXè siècle et d’histoire roubaisienne. Et on n’oublie surtout pas de coller sur la porte d’entrée la petite étiquette bleue avec le mot « dimanche » écrit dessus.
El título de la Piscina sugiere lo que en el primer párrafo narras, sin embargo es sorprendente las innovaciones incorporadas a un museo. Algo que visitar en Lille… adicional, cierto!!!