« Oh qu’il est mignon le petit requin ! » Petit, oui. Il est le cadet, en taille, de la famille des requins. Mignon, moins. Il gobe avec violence la nageoire de sa compagne. Elle est au fond de l’aquarium écrasée par ce requin qui veut la dominer. Grise avec quelques taches noires, elle essaye de se dépêtrer, en vain. Les autres requins du bocal nagent énervés autour du couple qui se débat.

Entre-temps, la femelle requin a réussi à émerger du fond du bocal, mais elle traîne toujours derrière elle ce requin affamé. Parfois, il semble lâcher prise, c’est pour mieux s’agripper à la nageoire saignante. Le petit aquarium éclairé par une faible lumière est de plus en plus agité. C’est la lutte finale. La femelle se déclare vaincue. Les ventres des deux requins se frottent l’un contre l’autre. Elle vient d’être fécondée. Le liquide séminal qui s’échappe d’entre les deux corps, le confirme.

Quelques visiteurs de l’aquarium de Brest, viennent  d’assister à une parade nuptiale. Ils grimaçaient, s’exclamaient, voulaient même mettre fin à l’altercation. Dur à faire derrière une vitre épaisse. Mais ils ne savent pas qu’ils sont devant une scène du quotidien d’Océanopolis. Plus loin, les autres cartilagineux-les plus gros-nagent lourdement et se font photographier par des enfants en classe de mer. Le requin-Taurau, 2,8 mètres environ, les hypnotise. Les phoques se font nourrir, les manchots plongent et replongent dans leur bassin particulier.

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Il faut environ trois heures pour parcourir les pavillons polaire, tempéré et tropical. Mais l’effort en vaut la peine. Ce n’est pas tous les jours qu’on est témoin d’un spectacle érotique S-M courtoisie de deux requins en chaleur