Quelle joie de voir une pelouse noire de monde pour communier autour d’un verre de vin et de films dignes de ce nom. Les pétards à tout va, les hyènes en pleine crise de fou rire et les fesses douloureuses, c’est déjà beaucoup moins drôle.
Du 25 juillet au 26 août, le parc de la Villette à Paris accueille environ 3 000 personnes par nuit, ou plus si on se serre bien, pour ses séances de cinéma en plein air. Des classiques et des moins classiques sont diffusés gratuitement pour le bonheur des Parisiens qui veulent pique-niquer devant un long-métrage de Sergio Leone ou Michel Gondry.
Des jeunes couchés sur des couettes et des moins jeunes confortablement allongés sur des transats (5 euros la location) partagent des rires sous le ciel de la capitale. Les cinéphiles sont pour la plupart respectueux. Mais il y a toujours l’inévitable petit groupe qui gâche la soirée comme au cinéma, d’ailleurs.
Certains ne peuvent pas s’empêcher de répondre au téléphone, parler haut, fouiner dans un paquet de chips ou pire, commenter le film ! Toute la magie de ce moment en communauté part comme la fumée des pétards allumés un peu partout devant l’écran géant gonflable.
L’inconfort se multiplie si par malheur on n’a pas pris la panoplie que ce genre d’activité exige : une couette – le soir il fait frisquet- un siège à raz le sol, un oreiller gonflable… Bref, tout ce qui pourrait rendre plus douillette la projection. On est quand même assis sur la pelouse humide pendant presque cinq heures. Car certes, le film ne commence que vers 22h quand le soleil se couche. Mais il faut arriver dès 19h pour trouver une place et dîner tranquillement.
La ville de Paris se soucie de ses citoyens en manque d’air et parfois de vacances. Certains sortent pourtant traumatisés de ces expériences collectives.